Le Coran un livre authentique.

Qui est-ce qui a écrit le Coran et comment a-t-il été rassemblé ?


Premièrement, Allah s’est chargé de préserver le Coran et a dit : « En vérité c' est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c' est Nous qui en sommes gardien. » (Coran, 15 : 9).
Dans son Tafsir (8/14) Ibn Jarir at-Tabari dit dans son commentaire de ce verset : « Allah le Très Haut a dit : « nous avons fait descendre le rappel » ; celui-ci désigne le Coran et « nous en assurons la préservation » c’est-à-dire nous protégeons le Coran de sorte qu’on ne pourra pas y ajouter de faux éléments qui n’en font pas partie et ne pourra enlever une partie de ses dispositions, de ses peines et de ses prescriptions.
As-Saadi dit dans son Tafsir (commentaire du Coran) (p. 696) : « Nous avons fait descendre le rappel ». Celui-ci désigne le Coran qui rappelle toutes les questions et tous les arguments clairs et qui permet à celui qui veut se souvenir de le faire. Et « nous en assurons la préservation » c’est-à-dire : pendant et après sa révélation. Dans le premier cas, nous le protégeons contre l’écoute de la part de tout démon damné. Dans le second cas, Allah l’a déposé dans le cœur de Son messager et l’a transmis aux cœurs des membres de la Umma. Allah a préservé ses mots du changement, de l’augmentation et de la diminution comme Il a préservé ses sens de toute altération. De sorte que, chaque fois on a tenté de modifier son sens, Allah met à la disposition (des croyants) quelqu’un qui rétablit la vérité évidente. Ceci fait partie des plus importants signes d’Allah, de Ses bienfaits accordés à ses serviteurs croyants. La préservation du Coran implique la protection de ses partisans contre leurs ennemis de sorte qu’aucun ennemi ne parviendra à les écraser ».
La révélation du Coran au Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) s’est faite progressivement durant 23 années. A ce propos le Très Haut a dit : « (Nous avons fait descendre) un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l'avons fait descendre graduellement. » (Coran, 17 : 106). As-Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Ceci signifie : nous avons révélé le Coran progressivement pour distinguer la guidance de l’égarement, le vrai du faux : « pour que tu le lises lentement aux gens » signifie doucement pour leur permettre de le méditer, de réfléchir sur son sens et d’en tirer des connaissances et : « Nous l' avons fait descendre graduellement » c’est-à-dire petit à petit donc progressivement et durant 23 années. Voir Tafisir as-Saadi, p. 760.
Deuxièmement, l’écriture était rare chez les arabes. C’est pourquoi Allah les a décrits en ces termes : « C'est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs. » (Coran, 62 : 2). Ils se contentaient de mémoriser le Coran. Seul un petit nombre d’entre eux écrivait certains versets ou sourates sur des peaux ou des pierres lisses ou d’autres supports.
Troisièmement, au début, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) interdisait l’écriture d’autres choses que le Coran. Il leur défendit à titre provisoire de transcrire ses propres paroles afin qu’ils se consacrassent à la mémorisation du Coran et à sa transcription et ne pussent confondre la parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) avec celle d’Allah le Très Haut, pour mieux préserver le Coran contre tout ajout ou diminution.
Quatrièmement, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) donna mandat à un groupe de Compagnons fidèles et bien instruits pour transcrire le contenu de la révélation. Ce sont les gens qualifiés dans leurs biographies respectives des « scribes de la Révélation ». C’était les quatre califes, Abd Allah ibn Amr ibn al-As, Muawiyya ibn Abi Soufyan, Zayd ibn Thabit (puisse Allah les agréer tous).
Cinquièmement, le Coran fut révélé selon sept lettres* (lectures*) selon un hadith authentique rapporté du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) par Omar Ibn al-Khattab (P.A.a) (cité par al-Boukhari, 2287 et par Mouslim, 818). Les sept lettres (lectures) sont les dialectes utilisés par les arabes réputés éloquents.
Sixièmement, le Coran resta préservé dans la mémoire des Compagnons et sur des peaux et d’autres supports jusqu’à l’avènement du califat d’Abou Bakr as-Siddiq (P.A.a). Au cours des guerres d’Apostasie, de très nombreux Compagnons ayant appris le Coran par cœur furent tués et Abou Bakr craignit que leur disparition n’entraînât la perte du Coran. C’est pourquoi il consulta les grands compagnons à propos du Coran dans un volume pour pouvoir le préserver. La tâche fut confiée à celui qui maîtrisait mieux le Coran, Zayd ibn Thabit (P.A.a). A ce propos, Al-Boukhari a cité ce hadith dans son Sahih, (4986) : « Zayd ibn Thabit (P.A.a) a dit : « Abou Bakr me convoqua à la suite du massacre de Yamama et j’eux la surprise de trouver Omar à ses côtés et il me dit : Omar vient de me dire ceci : « une tuerie eut lieu à Yamama au sein des lecteurs du Coran. Et je crains que si ceux-ci continuent de se faire tuer sur les champs de bataille, une bonne partie du Coran risque de se perdre. C’est pourquoi je pense que tu devrais faire rassembler le Coran ». J’ai dit à Omar : « Comment vas-tu faire quelque chose que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) n’a pas fait ? » - Omar dit : Au nom d’Allah, c’est mieux ». Et puis il n’a cessé de me répéter son idée jusqu’à ce qu’Allah m’ait inspiré son admission. »
Zayd dit : « Puis Abou Bakr poursuivit : tu es jeune, raisonnable et au-dessus du soupçon. En plus, tu écrivais du vivant du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) la révélation qu’il recevait. Va collecter et rassembler les (différents éléments du Coran)…
Zayd dit : « Au nom d’Allah, s’ils m’avaient chargé de déplacer une montagne, j’aurais trouvé cela plus facile que l’exécution de l’ordre de rassembler le Coran qu’ils venaient de me donner. Et j’ai dit : comment allez-vous faire quelque chose que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) n’avait pas fait ? Il (Abou Bakr) a dit : « Au nom d’Allah, c’est mieux. ». Et puis il ne cessa de me répéter son idée jusqu’à ce qu’Allah m’en inspirât l’admission comme Il l’avait fait pour Abou Bakr et pour Omar (P.A.a). Dès lors, je me suis mis à rechercher et à collecter les éléments coraniques transcrits sur des branches de dattier et sur des pierres lisses ou conservées dans la mémoire des gens et j’ai trouvé les derniers versets de la sourate at-Tawba chez Abou Khouzayma al-Ansari et je ne les ai trouvés chez personne d’autre… Les feuilles contenant le Coran furent conservés par Abou Bakr jusqu’à sa mort puis elles furent déposées auprès d’Omar qui les garda jusqu’à sa mort puis elles furent transférées à sa fille Hafsa (P.A.a).


Le terme ussoub signifie branche de dattier qu’ils traitent de sorte à pouvoir écrire sur sa largeur. Le terme lihaf signifie : pierres lisses.
Le Compagnon Zayd ibn Thabit (P.A.a) savait le Coran par cœur, ce qui ne l’empêcha par d’adopter une approche fondée sur la vérification ; il n’acceptait l’insertion d’un verset dans le Coran que quand deux Compagnons attestaient l’avoir entendu du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui).
L’exemplaire ainsi confectionné resta entre les mains des califes jusqu’au temps du calife bien guidé, Outhmane (P.A.a). A l’époque, les Compagnons s’étaient dispersés dans les pays et chacun récitait le Coran selon l’une des sept lectures entendues du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et leurs disciples à leur tour récitaient selon ce que chacun d’eux avait entendu de son maître.
Quand un disciple entendait un autre disciple réciter le Coran selon une lecture différente que celle qu’il connaissait, il le dénonçait jugeant sa lecture erronée. Ceci s’amplifia de sorte que certains Compagnons craignirent qu’il y eût des troubles au sein des générations qui allaient leur succéder. Et ils pensèrent qu’il fallait ramener tout le monde à employer une lecture conforme au dialecte des Quraych selon laquelle le Coran fut révélé afin de mettre fin définitivement aux divergences. Et ils consultèrent Outhmane (P.A.a) et il accepta leur idée.
Al-Boukhari a rapporté dans son Sahih (4988) d’après Anas Ibn Malick que Houdayfa ibn al-Yaman se rendit auprès d’Outhman après avoir participé avec les armées syriennes et irakiennes à la conquête de l’Arménie et de l’Azerbayjan fut effrayé par la différence des lectures du Coran et il dit à Outhmane : ô Commandeur des croyants ! Rattrape la Umma avant qu’elle ne cultive des divergences à propos du Livre (le Coran) à l’instar des juifs et des chrétiens ». Outhmane envoya quelqu’un dire à Hafsa de lui remettre les feuilles pour qu’on les recopie et les lui restitue. Hafsa s’exécuta et Outhmane donna à Zayd inb Thabit, à Abd Allah ibn Zoubayr, à Saïd ibn al-As et Abd Rahman ibn al-Harith ibn Hisham, l’ordre d’assurer ladite recopie et il dit aux trois quraïchites du groupe : « s’il y a désaccord entre vous et Zayd à propos de la transcription de quelque chose, transcrivez-le selon le dialect quraïchite car c’est en cette dialecte que le Coran a été révélé ».
Aussi recopièrent-ils plusieurs exemplaires et rendirent l’original à Hafsa. Et puis le Calife envoya dans chaque région un exemplaire du Coran et ordonna l’incinération de toute autre feuille ou copie du Coran (différente du texte officiel).
Ibn Shihab dit : Kharidia ibn Zayd ibn Thabit nous a dit qu’il avait perdu un verset du Coran au moment de la recopie, un verset qu’il avait entendu réciter par le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui). Et qu’après l’avoir recherché ils l’avaient trouvé chez Khouzayma ibn Thabit al-Ansari et inséré à sa place ans le Coran. Il s’agissait du verset : « Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. »(Coran, 33 :23).
Cela mit fin aux divergences et rétablit la concorde et le Coran fut dès lors retransmis de manière concordante et appris par cœur par les gens (et restera comme tel) jusqu’au jour de la Résurrection. Ceci est une concrétisation de la préservation dont Allah le Très Haut garantit à Son livre : « En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien. » (Coran, 15 : 9).


L’agencement des sourates et des versets du Coran

Le consensus et les nombreux textes indiquant l’agencement des versets de chaque sourate sont très bine connus. Quant au consensus, plus d’un l’ont rapporté comme Az-Zarkachi dans al-Bourhan et Abou Jaâfar. Ce dernier en a parlé en ces termes : « l’agencement des versets de chaque sourate a été établi en exécution de l’ordre du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Ce qui n’est l’objet d’aucune divergence de vues au sein des musulmans1 ».

Quant aux textes, il en est ce hadith cité par Ahmad, par Abou Dawoud, par at-Tirmidhi, par An-Nassaï, par Ibn Hibban et par al-Hakim selon lequel Ibn Abbas a dit Outhman : « Pourquoi n’avez vous pas séparé par la formule : bismi Allah ar rahmani ar-rahimi la sourate al-anfal de la sourate at-tawba, bien que la première fasse partie des Mathani et la seconde des « Miine »… Pourquoi les avez-vous placés parmi les « Sept Longues » ? – Outhmane dit : « Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) recevait par révélation (divine) une sourate composée de nombreux versets – Quand des versets lui étaient révélés, il appelait un scribe et disait : mets ces versets dans la sourate où l’on mentionne telle ou telle chose… La sourate al-anfal fait partie des premiers éléments de la révélation faite à Médine et la sourate bara’a fait partie des derniers éléments du Coran à être révélés, et la ressemblance de leur contenu m’a fait croire qu’elles constituent une seule sourate, et le Messager d’Allah mourut sans nous avoir expliqué que tel n’était pas le cas. Voilà pourquoi je les ai mises ensemble et ne les ai pas séparées par la formule : bismi Allahi ar-Rahman ar-Rahimi et les ai placées parmi les Sept Longues ». Al-Hakim a dit : « la chaîne des rapporteurs du hadith est sûre et Adh-Dhahabi exprime le même avis dans al-Moustadrak, 2/330.

Il en est ce hadith cité par Ahmad dans al-Mousnad (4/218) et rapporté grâce à une belle chaîne d’après Outhmane ibn Abi al-As- qui a dit : « Pendant que j’étais assis près du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) il leva son regard vers le ciel puis le baissa comme s’il allait coller au sol puis il le leva de nouveau et dit : Gabriel vient de me donner l’ordre de placer ce verset à cet endroit de la sourate « Les abeilles » : « Certes, Allah commande l' équité, la bienfaisance et l' assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez.» (Coran, 16 : 90).
Il en est ce hadith cité par al-Boukhari dans le Sahih sous le numéro 4536 et rapporté d’après ibn Abi Moulayka selon lequel Ibn Zoubayr a dit : j’ai dit à Outhmane : ce verset de la sourate de la vache : « Ceux d'entre vous que la mort frappe et qui laissent des épouses, doivent laisser un testament en faveur de leurs épouses pourvoyant à un an d'entretien sans les expulser de chez elles..» (Coran, 2 :240) étant abrogé par un autre, pourquoi tu l’écris ? – Il dit – neveux ! Je n’en déplacerai rien ».

Il en est ce hadith rapporté par Mouslim sous le numéro 1617 d’après Omar qui a dit : « Je n’ai pas interrogé le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) sur une question plus fréquemment je l’ai interrogé à propos d’al-Kalala (un défunt qui ne laisse ni ascendants ni descendants). Et il a fini par piquer ma poitrine de son doigt et a dit : ne te contentes-tu pas du verset de l’été situé à la fin de la sourate des femmes ?

Il en est des hadith relatifs aux derniers versets de la sourate de la Vache.
Il en est ce hadith rapporté par Mouslim sous le n° 809 d’après Abou Darda qui l’attribuait hautement (c’est-à-dire au Prophète ) : « Quiconque apprend par cœur les dix premiers versets de la sourate « la Caverne" sera protégé contre l’Antéchrist » Selon une autre version : « Quiconque récite les dix derniers versets de la sourate « la Caverne.. »
La récitation de différentes sourates par le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en présence des Compagnons prouvent que l’agencement des versets a été établi (par le Prophète). En effet, les Compagnons ne pouvaient pas adopter un agencement contraire à celui qu’ils avaient appris du Prophète. Ceci est établi grâce à des voies concordantes.

Dans al-intissar, al-Quadi Abou Bakr dit : « l’agencement des versets est une obligation, une disposition définitive. En effet, Gabriel disait : mettez le verset tel à tel endroit ». Il a dit encore : « ce que nous soutenons c’est qu’Allah a révélé tout le Coran et a donné l’ordre de le transcrire et ne l’a pas abrogé et n’en a pas suspendu la récitation après sa révélation. Et ce Coran-là reste celui contenu dans l’exemplaire d’Outhmane. Il n’y manque rien et il ne comporte aucun surplus. Son agencement se présente comme établi par Allah le Très Haut et fixé par son Messager. Personne n’est intervenu pour avancer ou retarder un verset des sourates. La Umma a reçu correctement l’agencement des versets de chaque sourate et l’emplacement de chaque verset. Elle a appris de lui leurs positons ainsi que les différentes lectures et manières de réciter ».

Dans charh as-sunna, al-Baghawi a dit : «le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) inculquait et apprenait à ses compagnons la révélation coranique selon l’agencement qui figure dans nos exemplaires du Coran grâce à un ordre transmis par Gabriel qui l’informait, après la révélation de chaque verset, que le verset devait être placé après un tel verset dans la sourate telle. Aussi l’effort des Compagnons se limita-t-il à son rassemblement en un seul livre et ne concerna pas son agencement. En effet, le Coran est écrit sur le tableau bien gardé selon l’agencement qui y figure. Allah l’a fait descendre d’un seul coup au ciel le plus bas. Et puis Il l’a révélé progressivement en fonction des besoins. L’ordre de révélation ne se confond pas avec celui de la récitation.

Est-ce que le classement des sourates résulte d’un arrêté (du Prophète) ou d’un effort mené par les Compagnons ? Cette question fait l’objet d’une divergence de vues. La majorité des ulémas notamment Malick et al-Quadi Abou Bakr (selon l’un de ses deux avis) l’attribuent aux Compagnons.

Ibn Faris a dit : « Le rassemblement du Coran est de deux sortes : l’agencement des sourates comme le placement des « Sept longues » avant les « Miine ». Ce travail fut mené par les Compagnons

Ibn Faris a dit : « Le rassemblement du Coran est de deux sortes : l’agencement des sourates comme le placement des « Sept longues » avant les « Miine ». Ce travail fut mené par les Compagnons.
Quant à l’autre rassemblement consistant à rassembler les versets de chaque sourate, il fut décidé et exécuté par le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) selon un ordre de son Maître transmis par Gabriel. Certains en trouvent la preuve dans la divergence des ancêtres pieux à propos de l’agencement des sourates. Les uns les ont classées suivant un ordre chronologique, ce qui est le cas dans la version d’Ali1 qui commence par la sourate Iqra suivie par la sourate al-moudaththir suivie par Noun puis Mouzammil etc. C’est aussi le cas de la version d’Ibn Massoud qui commençait par la sourate al-Baqara suivie de la sourate an-Nissaï puis de la sourate al-Imran etc. C’est encore le cas dans la version d’Ubay.

Al-Karmani a dit : « L’agencement des sourates est fait selon l’ordre fixé auprès d’Allah dans le tableau bien gardé. C’est selon cette disposition que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) exposait chaque année à Gabriel ce qu’il en avait reçu ; il le lui exposa deux fois au cours de l’année pendant laquelle il décéda. Le dernier verset à lui être révélé est : « Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah.» (Coran, 2 :281 ) et Gabriel lui donna l’ordre de le placer entre le verset traitant de l’usure et celui parlant de la dette.

Zarkachi dit dans al-Bourhan : « La divergence de vues qui opposent les deux groupes est formelle parce que ceux qui soutiennent le deuxième avis disent que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) avait indiqué (la voie à suivre) pour leur (aux Compagnons) apprendre les causes de la révélation (du Coran) et l’ordre de ses mots. C’est pourquoi Malick a dit : « Ils l’ont rassemblé suivant ce (les directives) qu’ils avaient entendu du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) après avoir affirmé que l’agencement des sourates résulte d’un effort mené par les Compagnons. Ceci déplace la divergence à la question : l’agencement des sourates a-t-il été fixé par une décision verbale ou laissée au soin (des Compagnons) de manière à en décider après réflexion1 ?
Al-Bayhaqi a dit dans al-madlkhal : « les sourates et les versets du Coran avaient du vivant du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) le même agencement qu’ils ont maintenant à l’exception des sourates al-anfal et baraa’a (Tawbah) compte tenu du hadith d’Outhmane cité plus haut.

Ibn Atiyya a dit : « Du vivant du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) on connaissait l’agencement de beaucoup de sourates comme les Sept Longues, les Miine et les Moufassal. Pour les autres sourates, il est possible qu’il ait donné mandat à la Umma de les classer ».
Abou Jaâfar a dit : « ce que les traditions attestent dépassent les affirmations d’Ibn Atiyya. Mais une partie des traditions reste susceptible d’être l’objet de divergences de vues comme la parole (du Prophète) : « lisez les zahrawayn : al-baraqa et al-Imran » (rapporté par Mouslim, n° 804).

Al-Boukhari (n° 4739) a rapporté qu’Abd Allah ibn Massoud (P.A.a) : « Bani Israël , Kahf, Maryam, Ta-ha et al-anbiya font partie des sourates anciennes : les premières que j’ai apprises ».

Abou Jaâfar an-Nahhas a dit : « L’avis choisi est que l’ordre d’agencement des sourates fut établi par le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) compte tenu du hadith de Wathila : « A la place de la Thora, il m’a été donné les Sept Longues » Il dit : « ce hadith indique que l’ordre d’agencement du Coran vient du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui).
Ibn Hajar a dit : « Rien n’empêche que l’agencement de certaines sourates ou de la plupart d’entre elles fût arrêté par (le Prophète). Cette idée s’atteste dans ce hadith cité par Ahmad et Abou Dawoud d’après Aws ibn Houdhayfa qui a dit : « Au matin, nous avons interrogé les compagnons du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) en ces termes : comment répartissez-vous le Coran ?
Ils ont dit : nous le répartissons en 6 sourates puis en 5 puis en 7 puis en 9 puis en 11 puis en 13. Et la partie comportant les sourates détaillées s’étend de Qaaf à la fin (du Coran). (Ibn Hajar) dit : « Ceci indique que la disposition actuelle des sourates est celle qui existait du vivant du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Mais il est aussi probable que seule la partie dite détaillée avait le même agencement qu’actuellement ». Voir al-itqan fi uloum al-Qur’an par as-Souyouti, 1/62-65.



Les sept « lettres* » de la révélation coranique

Premièrement, sachez – puisse Allah vous assister – qu’au début le Coran était révélée selon une seule « lettre ». Et le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) ne cessait d’en demander plus à Jibril, et celui-ci finit par lui apprendre de réciter le Coran suivant sept « lettres » qui étaient toutes pleinement satisfaisantes. Cela s’atteste dans ce hadith d’Ibn Abbas selon lequel le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Jibril m’a appris au début de réciter le Coran suivant une seule «lettre ». Et puis je l’ai sollicité de façon répétée, et il a porté les « lettres » à sept » (rapporté par al-Boukhari, (3047) et Mouslim (819).
Deuxièmement, que signifient les « lettres » ? La meilleure des réponses données à cette question est qu’il s’agit de sept manières de lire qui comportent des variations au niveau des mots mais restent concordantes au niveau du sens. S’il arrive qu’il y ait des variations à propos du sens, cela implique la diversité et la différence et non la contradiction et l’opposition.
Linguistiquement, le terme « lettre » signifie : manière. C’est dans ce sens que le Très Haut dit : « Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement » (Coran, 22 : 11).
Troisièmement, certains ulémas disent que les « lettres » renvoient aux dialectes arabes. Cet avis est loin d’être juste. Car Omar Ibn al-Khattab dit dans un hadith : « J’ai entendu Hisham ibn Hakim réciter la sourate al-Fourqan d’une manière différente par rapport à la façon de réciter que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) m’avait apprise. Et j’ai failli me précipiter à la stopper. Puis je l’ai laissé terminer. Ensuite j’ai saisi fortement son habit et l’ai amené devant le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et dit : « ô Messager d’Allah ! J’ai entendu celui-ci réciter le Coran d’une manière différente de la façon que tu m’as appris de le réciter. Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Récite ». Et, il a répété la manière de réciter que j’avais entendu. Le Prophète dit : « C’est comme çà qu’il (le Coran) a été révélé ». Ensuite il me dit : « Récite ». Et je l’ai fait. Et il dit : « C’est comme çà qu’il a été révélé. En effet, le Coran a été révélé suivant sept « lettres ». Récitez-le comme vous le pouvez » (rapporté par al-Boukhari (2287) et par Mouslim (818).
Or il est bien connu que Hisham appartient à la tribu quaraychite des Assad et Omar à la tribu quraychite des Adiy et Qurayche n’avait qu’un seule dialecte. Si la différence de « lettres » signifiait une différence de dialecte, elle n’aurait pas opposé deux hommes issus de Qurayche.
Les ulémas ont émis près de 40 opinions sur cette question. Mais la plus plausible reste celle que nous avons citée plus haut.
Quatrièmement, il est clair que les « lettres » concernent de nombreux mots comme le laisse apparaître le hadith d’Omar. Car la contestation d’Omar portait sur les termes et non sur les sens. Or la différence des « lettres » constitue une diversité et n’implique nullement la contradiction. À ce propos, Ibn Massoud dit : « C’est comme dirait l’un d’entre vous : « viens ici, avance, approche-toi ».
Cinquièmement, les sept lectures n’ont pas été établies par le livre et la Sunna ; elles résultent d’un effort de réflexion mené par Ibn Mujahid (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). Et les gens ont cru que les sept « lettres » renvoyaient aux sept lectures à cause de la coïncidence due à l’usage du chiffre 7. Celui-ci a dû être employé soit au hasard, soit pour paraphraser les sept « lettres ». Certains ont cru que les « lettres » renvoyaient aux lectures, mais c’est une erreur. Et cet avis n’est pas connu chez les ulémas. Les sept lectures sont arrêtées d’après une des sept « lettres », celle que Outhmane établit pour l’ensemble des musulmans.
Sixièmement, quand Outhmane fit reproduire le Coran, il le fit suivant une seule « lettre » et laissa les points et la vocalisation afin que la transcription permît de réciter le texte suivant les autres « lettres ». C’est ainsi que fut réalisé un Coran susceptible d’être lu suivant plusieurs « lettres ». Les « lettres » acceptables furent utilisées et les autres abrogées puisque les pratiquants des différentes « lettres » contestèrent chacun de leur côté la lecture des autres, et Outhmane dut les amener tous à adopter une seule version afin de sauvegarder leur cohésion.
Septièmement, dire que Mujahid a cru que « lecture » peut remplacer « lettre » n’est pas exact, comme Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya y a fait allusion dans Majmou' al-Fatawa, tome 13/210.
Quant aux sept lecteurs, ils sont :
1 – Nafi, le Médinois ; 2 – Ibn Kathir, le Mecquois ; 3 – Assim, le Kufi ; 4 – Hamza Ziyyat, le Kufi ; 5 – Al-Kissaï, le Kufi 6 – Abou Amr ibn al-Alaa, le Basri ; 7 – Abd Allah ibn Amir, le syrien. Ceux d’entre eux qui disposaient de la chaîne de rapporteurs la plus solide étaient Nafi et Assim. Mais Abou Amr et al-Kissaï étaient les plus éloquents. Warsh et Qaloun ont transmis la lecture de Nafi, et Hafs et Shou’ba ont transmis celle d’Assim.

Allah le sait mieux.

Source :
islamqa.com

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